Courrier à Monsieur le Maire de GAURIAC

https://adsh-hg.org/wp-content/uploads/2024/09/J.SANDILLON-09-24.pngSuite à la réunion du 26 Août 2024 de l’ADSH-HG et de l’AD2CG et après lecture des N° 134 et N° 141 du Journal de Gauriac, il a été décidé de vous adresser ce courrier.

COURRIER A MONSIEUR LE MAIRE ET AU CONSEIL MUNICIPAL DE GAURIAC

Le Journal de Gauriac  N° 134  Automne 2022

Et à la lecture de la page d’accueil on peut observer par la Mairie la contestation du plan de gestion des déchets ménagers adopté par le SMICVAL au début du mois de septembre.

Trois éléments sont mis en avant :

 Un déficit de démocratie

 Un déficit de communication

 Une décision brutale

En conclusion il est évoqué la nécessité d’un moratoire sans rejeter la nécessité de faire évoluer le système actuel de gestion des déchets.

Il est proposé d’interrompre ce processus en prenant le temps d’une discussion permettant un dialogue positif avec la population.

Le Journal de Gauriac  N° 141 Été 2024

 La décision du SMICVAL de transformer en profondeur le modèle des traitements des déchets ménager a effectivement soulevé une vague de protestations mais qui semble ne pas avoir été entendues.

Le texte du Journal de Gauriac met actuellement en avant la nécessité incontournable de changement du système actuel avec l’installation de points d’apport collectifs dans des zones répondants à plusieurs critères comme la proximité des lieux de vie et sur le domaine public de préférence…

Les habitants de Gauriac (public ou les professionnel) sont donc sollicités pour qu’ils donnent leurs avis sur les emplacements les plus judicieux où seront disposés ces bacs. Un bulletin réponse pour donner son avis est actuellement accessible sur le journal de Gauriac avec une réponse à donner avant le 15 septembre 2024.

NOTRE QUESTION

Monsieur le Maire pouvez-vous nous communiquer les véritables raisons de ce revirement ?

Nous demandons, le plus rapidement possible l’organisation d’une réunion publique avec Mr Sylvain GUINAUDIE (Mr Sylvain GUINAUDIE en personne…) pour nous expliquer ces incohérences d’attitude par rapport à la réforme du SMICVAL.

Merci de bien vouloir donner une réponse compatible avec les termes utilisés de « déficit de démocratie et de déficit de communication ».

En vous remerciant, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.

Bernard BELAIR Président de l’ADSH-HG

Dominique SHUFT Président de l’AD2CG

Les réflexions très motivées et réalistes d’un lecteur :

https://ad2cg.org/wp-content/uploads/J.SANDILLON-09-24.png

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Antonin Beurrier et l’usine de nickel du groupe brésilien Vale

Antonin Beurrier, directeur général adjoint en charge de l’international et membre du comité exécutif du groupe Aéroports de Paris (ADP). Il était depuis 2014 président de Vale Nouvelle-Calédonie. Antonin Beurrier est ancien élève de l’Ecole nationale d’administration (ENA).

Depuis le 7 mai 2014, l’usine de nickel du groupe brésilien Vale est arrêtée, à la suite d’une fuite d’acide dans l’environnement (en savoir plus) et la décision de fermeture de l’usine (en savoir plus).

Le 20 décembre 2020, au lendemain d’un référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, la vente de l’usine du brésilien Vale est explosive. Le nickel structure la vie économique et politique du Caillou. Explications.

Jean-François Bodin sur Radio Ryhme Bleu recevait le 2 juillet 2020 dans Les Jeudis de l’économie, Antonin Beurrier, le PDG de Vale NC (Nouvelle Calédonie):

 

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Implantation à Grattequina (Parempuyre Blanquefort) d’une usine de type SEVESO, au degré de dangerosité le plus élevé.

La société EMME envisage d’implanter une usine sur le terminal industrialo-portuaire de Grattequina (communes de Parempuyre et Blanquefort).

Il s’agit d’une usine de conversion de nickel et de cobalt en sulfates de qualité batteries, pour répondre aux besoins nationaux et européens de fabrication de voitures électriques. Ces produits qui seront travaillés, stockés, transportés sur le fleuve sont extrêmement toxiques et miscibles avec l’eau. C’est ce qui justifie le classement de cette entité en usine de type SEVESO, au degré de dangerosité le plus élevé.

 

Les terrains destinés à l’implantation du projet sont couverts par le PLUi de Bordeaux Métropole, approuvé le 16 décembre 2016. Trois zones du PLUi couvrent le terminal portuaire de Grattequina : la zone US13, la zone AU99 et la zone Ab. Ces terrains sont la propriété du Grand Port Maritime de Bordeaux. Aujourd’hui, le PLUi ne permet pas la réalisation de l’unité de conversion portée par la société EMME car la zone n’est pas constructible et est classée inondable. Conformément aux articles L. 153-54 à L. 153-59 du Code de l’urbanisme, le projet EMME est donc soumis à une déclaration valant mise en compatibilité du Plan Local d’Urbanisme intercommunal de Bordeaux Métropole.

Il y a tout lieu d’être inquiet quant à l’éventualité envisagée de construire une telle usine en zone inondable, compte tenu de l’ensemble des risques que cela représente pour la population, pour le fleuve Garonne et plus largement pour l’ensemble de l’estuaire de la Gironde.

De très nombreuses questions concernant ce dossier ne sont à ce jour pas abordées ou restent floues  : le budget global de l’opération, l’étude hydraulique sur le niveau des eaux pris en compte, les conséquences sur les communes et rivages avoisinants, les conséquences des rejets d’eaux traitées dans la Garonne, la température de rejet, les conditions de stockage des matériaux ….

Pourtant, la procédure mise en place envisage déjà la modification du PLUi pour pouvoir bâtir à cet endroit : fait-on les choses dans le bon ordre ? Cette zone a-t-elle été classée inondable par erreur ? La réponse est non.

Actuellement une concertation a lieu, organisée par le Grand Port de Bordeaux du 2 au 30 avril 2024 à propos d’une procédure de mise en compatibilité du PLUi de Bordeaux-Métropole.

Nous vous invitons à prendre connaissance du projet, à découvrir la procédure de mise en compatibilité et la concertation associée, ainsi que la délibération du Grand Port Maritime de Bordeaux sur le site :

https://www.democratie-active.fr/concertation-mecdu-gpmb-emme/

Vous avez jusqu’au 30 avril pour contribuer à la concertation en ligne sur le site du Grand Port de Bordeaux. Pour participer il faut se rendre dans l’onglet « Déposer votre contribution »

N’hésitez pas à écrire pour donner votre point de vue, avant le 30 avril !

Une réunion publique doit encore avoir lieu mardi prochain 23 avril 2024 à 19 h, à l’auditorium du pôle culturel Evasion d’Ambarès-et-Lagrave où vous pourrez vous informer et rencontrer les porteurs de projet.

Nous vous remercions par avance pour votre contribution.

Bien cordialement

Colette Gouanelle, secrétaire générale SEPANSO Gironde

Vous souhaitez en savoir plus ?

En s’installant en Gironde, la société entend créer des synergies avec des acteurs de l’écosystème régional des batteries électriques

Un projet d’usine pour minerais de batteries à 480 millions d’euros débarque en Gironde

Présent ce jeudi 18 avril 2024 à la réunion de concertation à Parempuyre, Antonin Beurrier, PDG de la société EMME (Electro Mobility Materials Europe), a précisé le projet industriel prévu sur le terminal portuaire de Blanquefort-Parempuyre (ou de Grattequina) (en savoir plus sur Mr Antonin Beurrier)

Gironde : Projet d’usine Seveso seuil haut en bord de Garonne et en secteur inondable, « ce n’est pas le bon endroit »

Le Projet EMME
Electro Mobility Materials Europe Projet d’unité de conversion de nickel et de cobalt pour lamobilité électrique sur la zone industrialo-portuaire de Grattequina (Gironde)

Vous avez donné votre avis?

Concertation pour la procédure de mise en compatibilité du PLUi de Bordeaux-Métropole sur le terminal industrialo-portuaire de Grattequina, sur les communes de Parempuyre et Blanquefort

 

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Le Mugron espace naturel sensible Comité de pilotage du 12 février 2024

CR COPIL Mugron 12.02.24

Espace Naturel Sensible du Mugron

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Le Blayais, toujours au nucléaire, mais à quel prix ?

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La presse parle de l”aggravation des comptes d’EDF

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Nucléaire : l’exécutif envisage encore davantage d’EPR… Contrairement aux prédictions de RTE

Même si le gouvernement compte engager la construction de 14 réacteurs EPR en France, la part de l’énergie atomique dans le mix de production diminuera au cours des prochaines décennies. C’est en tout cas ce qu’affirmait fin 2021 RTE, l’organisme chargé d’équilibrer l’offre et la demande d’électricité dans le pays, dans son étude de référence sur le futur énergétique du pays. À moins que l’exécutif ne remette en cause ses travaux… Explications.

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Un car express entre Bordeaux et Blaye en attendant le train

Sur Rue89Bordeaux

Le car express Bordeaux-Blaye est lancé ce lundi 8 janvier, avec 51 bus par jour. Mais selon les défenseurs de la réouverture de la voie ferrée entre Blaye et Saint-Mariens, seul le RER permettra d’inciter les automobilistes à prendre les transports en commun. Un « train léger » pourrait circuler sur cette ligne en 2030. Premier volet de notre série « Quoi de neuf en 2024 ? »

Blaye. Car express Blaye-Bordeaux : trajet inaugural le 8 janvier

 

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Les réacteurs nucléaires ont encore des vapeurs (Le Canard enchaîné)

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Dans les coulisses (un peu sales) du traitement des déchets nucléaires

Dans les coulisses (un peu sales) du traitement des déchets nucléaires

Billet de blog 9 janvier 2024

L’énergie nucléaire, même si beaucoup la disent « propre », produit pas mal de déchets (et coûte « un pognon de dingue »). Un chercheur a pu réaliser une enquête d’environ un an sur deux sites français d’enfouissement de déchets. Comment ces machins sont-ils gérés ? Entretien exclusif. « Décontaminer, ça n’existe pas. C’est un abus de langage. Tu ne tues pas la radioactivité, tu la déplaces ».

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Janvier 2023, dans notre start-up nation managée à la cravache. Malgré des années de contestation populaire acharnée, l’ANDRA2 dépose sans vergogne sa demande d’autorisation de création du projet Cigéo3 à Bure (Meuse), ce qui amènera, très certainement dès 2027, à « la construction des principaux ouvrages de surface, mais aussi des premiers ouvrages souterrains »4. Pour rappel, le Cigéo « doit accueillir les rebuts les plus dangereux du système nucléaire français […] Au bout de plus d’un siècle, le site devra être rebouché et gardé en l’état pour plusieurs milliers d’années »5. Si le « site de Cigéo est censé accueillir les déchets dits de haute activité (HA) et de moyenne activité à vie longue (MA-VL) existants et à venir »6, pour leur part, les déchets dits de très faible activité (TFA) sont notamment entreposés à Marcoule et à Cadarache, dans le Sud de la France (en principe, pour pouvoir être enfouis par la suite au CIRES7 de Morvilliers, loin dans le Grand-Est).

C’est principalement sur ces deux sites méridionaux qu’un anthropologue souhaitant préserver son anonymat, et répondant ici sous le doux blaze d’Anthropolonium, a pu réaliser l’une de ses enquêtes. Et c’est lui que Hakhimh a interviewé, dans le cadre d’un interrogatoire pas forcé. Révélations mystiques.

 

Hakhimh : Est-ce que tu pourrais un peu parler des modalités de ton enquête ?

Anthropolonium : J’étais dans un projet où mon rôle était de comprendre comment étaient produits les déchets de démantèlement des installations nucléaires. Donc il fallait aller au plus près des chantiers. Ce qu’il fallait découvrir, c’est l’usage de l’information tout au long de la filière du déchet. C’est-à-dire, à partir de la décision de gratter un mur radioactif, jusqu’à l’expédition dans un centre de stockage, en passant par l’emballage utilisé, donc de la production du déchet à sa mise en terre… Notamment les déchets de très faible activité, TFA, massivement générés durant ces opérations.

 

H. : Et donc ces TFA, comment sont-ils traités ?

A. : Ils vont dans un centre de stockage. En bref, ils font une alvéole de stockage : c’est une sorte de grosse tranchée améliorée, ils empilent les « colis » en mode Tetris, puis ils les ensablent ou ils les bétonnent à chaque couche. Et ce qui est intéressant avec les TFA, c’est que pour tous les autres types de déchets, il y a une précision sur la durée de vie. Mais TFA, il n’y en a pas. Et pourtant, il y a des trucs dans les TFA qui vont durer 16 milliards d’années ! Des milliards ! C’est complètement fou…

Dans les autres pays européens, il y a un seuil de libération pour les déchets nucléaires ; c’est-à-dire qu’en deçà d’un certain seuil de radioactivité, les trucs vont en décharge traditionnelle. Ça concerne les gravats, la ferraille, et dans les installations il y a des métaux précieux aussi… La France, dans les années 1990 à la suite de tout un tas de scandales, a installé un principe de « zonage », c’est-à-dire que tous les endroits où potentiellement il y a pu avoir un déchet nucléaire – et encore une fois, il faut dire que déchet nucléaire ça peut être de la poussière, ça peut être un liquide qui s’est renversé sur le sol et qui fait que le sol devient un déchet nucléaire… – donc tous les endroits de production potentielle de déchets nucléaires sont traités comme du nucléaire. Du coup, ils ont zoné très large et il y a donc énormément de matière qui remplit un centre de stockage. Si on pense aux démantèlements à venir, ça représente des millions de mètres cubes. Par exemple, le CIRES dans l’Aube arrive déjà à la limite de ses capacités de stockage. En gros le truc se remplit très vite, c’est très coûteux à construire et, ils arrivent un peu au bout de leur logique. D’autant que même s’ils prolongent de 10 ans ou plus les centrales nucléaires, tout arrive en fin de vie au même moment, vu qu’ils ont tout construit en même temps… Donc ça fait beaucoup de déchets à traiter d’un coup.

 

H. : Et on ne peut pas les décontaminer, ces trucs ?

A. : Décontaminer, ça n’existe pas. C’est un abus de langage. Tu ne décontamines pas comme tu désinfectes. Tu ne tues pas la radioactivité. Tu la déplaces, tu la ranges. On pense forcément à l’anthropologue Mary Douglas, qui a travaillé sur la pollution et les déchets8 ; selon elle, le déchet est quelque chose qui n’est « pas à sa place ». Et là justement, ils essaient de leur trouver une place, aux déchets…. Mais en fait ils ne font que décaler la pollution. Elle n’est plus sur le déchet, elle est sur leur chiffonnette de « décontamination », qu’ils mettent dans un endroit « approprié », et voilà. De plus, ils ne peuvent décontaminer que ce qui est lisse. Tout ce qui est poreux, strié, ils ne le peuvent pas ; c’est compliqué ou cher. Ou alors, avec de gros karchers, mais le problème est que tout ce liquide-là devient également un déchet, et devient peut-être plus coûteux à traiter que le déchet initial. Et ce sont tout le temps des arbitrages comme ça…

Il y a, en gros, trois producteurs de déchets nucléaires : EDF, Orano (donc ex-Areva) et le CEA9. Et on peut diviser ces types de déchets en trois catégories : les déchets de production courante, par exemple les tenues obligatoires d’entrée dans une zone, qui deviennent des déchets, le matériel… Ensuite, il y a ce qu’on appelle les déchets sur pied, les installations à démanteler, en gros les murs, les équipements, les machines, les différentes parties des bâtiments. Et enfin, tu as les déchets anciens : en 60 ans d’existence, les centres du CEA et les autres centres en France ont produit beaucoup de déchets, gérés avec la réglementation de l’époque qui était sur une traçabilité très différente.

Par exemple, on bloque typiquement les fûts en mettant du béton dedans. Et ce béton, il faut qu’il ait des spécificités particulières, qu’on sache exactement sa composition pour savoir comment il interagit avec la radioactivité. À Marcoule, les producteurs de déchets ont bloqué la matière dans les fûts avec de l’enrobé bitumineux, ailleurs ils ont fait un mélange béton-bitume…. Et en fait, le bitume n’est plus du tout compatible avec les exigences de stockage car il peut s’enflammer avec des réactions chimiques.

Et pour remettre en forme un déchet ancien en fonction des critères actuels, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail ! Par exemple, à Marcoule on trouve 60 000 fûts, dans lesquels il a été mis du bitumineux. Ils doivent donc les reprendre. Et tous ces déchets, il faut qu’ils leur fassent tout un traitement, qu’ils les mettent dans des coques spécifiques, qu’ils aient l’accord de l’ANDRA, qu’ils fassent des dossiers… Et ça n’est rien par rapport à la masse de tout ce qu’il y a à traiter.

D’autres déchets, même s’ils ne posent pas trop de problèmes sur la façon dont ils sont « emballés », quand on ne se rappelle plus ce qu’il y a dedans, ne peuvent pas faire l’objet d’une inspection sans être ouverts ou carottés1O. Or, ne pas savoir de quoi est fait un déchet peut poser des problèmes dans le nucléaire, et ce en termes de nocivité pour les générations futures notamment.

 

H. Et il n’y a aucun moyen de vérifier sans ouvrir ?

A. : Ces moyens existent, mais ils sont trop chers. Ils sont obligés de passer par des techniques sophistiquées d’imagerie, proches de ce qu’on retrouve dans la prospection minière. Ils ont des capteurs ou des gamma-caméras par exemple, mais qui coûtent très chers.

Il y a cette débauche de technologie, mais a contrario, par exemple, ils utilisent beaucoup de chiffonnettes de « décontamination », ils frottent les objets contaminés avec, et pour s’assurer qu’il ne reste pas de liquide, ils pressent à la main, c’est leur critère ! Voyant ça, je me suis dit : « Ben putain, pressage à l’ancienne quoi ! (Rires) ». C’était entre la NASA et le Père Ducrasse11 !

Le nucléaire c’est complètement fou en fait, si tu y réfléchis deux secondes : toute cette débauche technologique, juste pour faire de la vapeur d’eau ! Et une centrale nucléaire ne retient que dalle de l’énergie qu’elle produit, une grande partie part en chaleur. J’ai visité Tricastin par exemple, on passe dans les salles de machines et tout : il fait 1000 degrés (rires) ! C’est ouvert à tous vents, il y a une déperdition et un rendement pas terrible. Et avant, ils utilisaient l’eau (pas du circuit primaire, hein !) qui servait à refroidir, pour chauffer la ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux ou de Pierrelatte. Eh bien, plus maintenant ! Vraiment, parfois c’est la NASA, parfois des bras cassés…

 

H. : Qu’est-ce qui t’as le plus surpris dans ton étude, finalement ?

A. : La liberté de parole des gens qui travaillent dans le nucléaire. Avec pour beaucoup un regard vraiment critique sur leur propre travail. Une certaine vision de l’écologie aussi, via des aberrations qui sont constatées. Par exemple tous ces camions de déchets de très faible activité qui traversent toute la France ou les bennes, les containers métalliques… Beaucoup quasi-neufs mais qui ont été en zone, et qui même s’ils n’ont jamais connu un déchet deviennent eux-mêmes des déchets…

C’est vraiment beaucoup de matière, beaucoup de fer… Désormais, les acteurs du nucléaire verdissent tout, ils disent qu’ils sont la solution contre le réchauffement climatique… Mais en fait le démantèlement (nécessaire) des vieilles centrales va générer des déchets qu’ils n’ont pas du tout anticipés et ces quantités sont véritablement monstrueuses ! Pour une énergie qui se targue d’être non-carbonée, ça fait un sacré paquet de semi-remorques sur les routes tous les jours, et ça consomme énormément de carburant tous ces camions qui traversent toute la France pour emporter tous ces déchets dans les centres de stockage…

C’est une chose que je trouve complètement hallucinante dans ce milieu ultra-scientifique : ils calculent tout, mais par un tout petit bout de la lorgnette. Donc ils vont dire que c’est non-carboné, que ça n’émet pas de gaz à effet de serre, mais si tu prends le cycle du début à la fin, ce sont des mines, des foreuses (pas électriques), des camions qui transportent la matière… Les installations sont fabriquées avec de nombreux matériaux : des métaux comme le cuivre, il faut bien les extraire… Il faut aussi beaucoup de terres rares… Et il faut énormément de béton, et c’est une horreur ce truc, c’est du sable de rivière, du gravier, ça consomme une quantité infernale d’eau….

 

H. : C’est marrant que tu utilises le terme de déchet, la dernière fois tu as utilisé le terme de colis.

A. : Le terme colis, il désigne le déchet et l’emballage, avec l’ANDRA pour destinataire final. Il y a tout un tas de règles pour faire ces colis, parce qu’en fait, il y a vraiment plein de services : il y a le service expédition, le service emballage, le service qui contrôle… Et ils s’assurent à chaque fois de la conformité. C’est un univers de la conformité et tout doit être quantifié et rentrer dans un bilan coût-bénéfices… Bref, toute cette idéologie de l’entreprise imposée au service public. Il y a une bureaucratie énorme : on en arrive parfois à se demander s’ils ne produisent pas plus de papier que de déchets !

Par Hakhimh

 

 

Un article paru en janvier dernier, dans notre dossier consacré à l’énergie, en accès libre mais soutenez-nous, abonnez-vous ! https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/boutiques/abonnement-a-mouais

IALENTI, V. (2021). Drum breach. Operational temporalities error politics and WIPP’s kitty litter nuclear waste accident. Social Studies of Science, 51(3),364-391.

2 ANDRA : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.

3 Cigéo : Centre industriel de stockage géologique.

4 https://reporterre.net/Dechets-nucleaires-le-projet-Cigeo-accelere

5 https://www.mediapart.fr/journal/france/160921/bure-les-dechets-nucleaires-aura-passe-une-vie-avec-ca

6 https://www.greenpeace.fr/dechets-nucleaires-projet-cigeo-a-bure-etre-stoppe/#option

7 CIRES : Centre Industriel de Regroupement, d’Entreposage et de Stockage

8 DOULAS, M. (2005) [1966]. De la Souillure : Essai sur les notions de pollution et de tabou, La Découverte.

9 CEA : Commissariat à l’énergie atomique.

10 Pas au sens de « voler » hein, on vous voit venir !

11 Pour le « Père Ducrasse » : on renvoie les lecteurs.trices encore innocent·e·s aux sketches des Inconnus.

Illustration 1

 

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